\"Lyrics
SEARCH HERE:
BROWSE 409412 LYRICS BY ARTIST/BAND NAME:
#A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
SITE MENU
Last Updates
Request Lyrics
Submit / Correct
Popularity Charts
VISITORS
Login / Register
Your Thoughts
My Playlists
[ More Georges Brassens lyrics ]
add to playlist     see a mistake?    comment

Artist/Band: Georges Brassens
Lyrics for Song: L'Épave
Lyrics for Album: Au TNP 1966 [1996]



J'en appelle à Bacchus ! À Bacchus j'en appelle !

Le tavernier du coin vient d'me la bailler belle.

De son établiss'ment j'étais l'meilleur pilier.

Quand j'eus bu tous mes sous, il me mit à la porte

En disant "Les poivrots, le diable les emporte !"

Ça n'fait rien, il y a des bistrots bien singuliers...



Un certain va-nu-pieds qui passe et me trouve ivre

Mort, croyant tout de bon que j'ai cessé de vivre

Vous auriez fait pareil, s'en prit à mes souliers.

Pauvre homme ! vu l'état piteux de mes godasses

Je doute qu'il trouve avec son chemin de Damasse.

Ça n'fait rien, il y a des passants bien singuliers...



Un étudiant miteux s'en prit à ma liquette

Qui, à la faveur d'la nuit lui avait paru coquette

Mais en plein jour ses yeux ont dû se déciller.

Je l'plains de tout mon cœur, pauvre enfant, s'il l'a mise

Vu que, d'un homme heureux, c'était loin d'être la ch'mise.

Ça n'fait rien, y'a des étudiants bien singuliers...



La femme d'un ouvrier s'en prit à ma culotte.

"Pas ça, madame, pas ça, mille et un coups de bottes

Ont tant usé le fond que, si vous essayiez

D'la mettre à votre mari, bientôt, je vous en fiche

Mon billet, il aurait du verglas sur les miches."

Ça n'fait rien, il y a des ménages bien singuliers...



Et j'étais là, tout nu, sur le bord du trottoir

Exhibant, malgré moi, mes humbles génitoires.

Une petite vertu rentrant de travailler

Elle qui, chaque soir, en voyait une douzaine

Courut dire aux agents "J'ai vu que'que chose d'obscène !"

Ça n'fait rien, il y a des tapins bien singuliers...



Le r'présentant d'la loi vint, d'un pas débonnaire.

Sitôt qu'il m'aperçut il s'écria "Tonnerre !

On est en plein hiver et si vous vous geliez !"

Et de peur que j'n'attrape une fluxion d'poitrine

Le bougre, il me couvrit avec sa pèlerine.

Ça n'fait rien, il y a des flics bien singuliers...



Et depuis ce jour-là, moi, le fier, le bravache

Moi, dont le cri de guerre fut toujours "Mort aux vaches !"

Plus une seule fois je n'ai pu le brailler.

J'essaye bien encor, mais ma langue honteuse

Retombe lourdement dans ma bouche pâteuse.

Ça n'fait rien, nous vivons un temps bien singulier.


Album Lyrics: Au TNP 1966 [1996]


Georges Brassens
"Au TNP 1966 [1996]"


1. Concurrence Déloyale
2. L'Épave
3. La Fessée
4. Le Moyenâgeux