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Bernard Lavilliers Lyrics for Song: Les Barbares
 Lyrics for Album: Master Serie [2003]
 
 
 
 1198>Les Barbares habitaient dans les angles tranchants
 
 Des cités exilées au large des business
 
 Ils rivaient leurs blousons d'étranges firmaments
 
 Où luisaient la folie, la mort et la jeunesse
 
 La nuit le haut fourneau mijotait'ses dollars
 
 La fumée ruisselait'sur nos casques rouillés
 
 Dans le vestiaire cradingue, cinq minutes volées
 
 À la fumée, au feu, au bruit, au désespoir
 
 
 
 Oh mon amour emporte-moi, emporte-moi loin de la zone
 
 Vers des pays chagrins, vers des pays faciles, vers des pays dociles
 
 
 
 Ils rêvaient de tropiques, des tropiques tropicaux
 
 Pleins d'eau à trente degrés, pleins de forêts sanglantes
 
 Ils rêvaient de corail, d'amour, de sable chaud
 
 Epinal leur fourguait'ses images en partance
 
 Le fils du patron venait nous visiter
 
 Au sortir du night-club avec de jolies femmes
 
 Il nous regardait faire, essayait d'estimer
 
 La montée de la courbe, la chaleur de la flamme
 
 
 
 Oh mon amour emporte-moi, emporte-moi loin de la zone
 
 Vers des pays chagrins, vers des pays faciles, vers des pays dociles
 
 
 
 Bourgeois adolescents aux mythes ouvriers
 
 Militants acharnés de ce rêve qui bouge
 
 Qui seraient un beau jour de gauche ou bien rangés
 
 Tricolores et tranquilles, la zone c'était rouge
 
 La noirceur des blousons nous faisait des étés
 
 Sombres comme les fleurs de nos arbres acryliques
 
 Nous déroulions nos chaînes essayant de décrocher
 
 La montée de l'amour, de la paix, de la musique
 
 
 
 Oh mon amour emporte-moi, emporte-moi loin de la zone
 
 Vers des pays chagrins, vers des pays faciles, vers des pays dociles
 
 
 
 Quand le car avalait'sa ration de six heures
 
 De mains brulées, de silicoses et de gros rouge
 
 Nous rentrions vidés dans nos cuisines, seuls
 
 Un sourire, un café, la douche, rien ne bouge
 
 La radio tapinait à l'étage inférieur
 
 On dormait dans l'enzyme et dans le cargo
 
 Puis nos têtes plongeaient vers des mondes meilleurs
 
 Nos mamans affairées voyaient baisser le jour
 
 
 
 Oh mon amour emporte-moi, emporte-moi loin de la zone
 
 Vers des pays chagrins, vers des pays faciles, vers des pays dociles
 
 
 
 Les barbares habitaient dans les angles tranchants
 
 Des cités exilées au large des business
 
 Ils rivaient leurs blousons d'étranges firmaments
 
 Où luisaient la folie, la mort et la jeunesse
 
 
 
 Oh mon amour emporte-moi, emporte-moi loin de la zone
 
 Vers des pays chagrins, vers des pays faciles, vers des pays dociles.
 
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