| Artist/Band: 
Bernard Lavilliers Lyrics for Song: Night Bird
 Lyrics for Album: Histoires [1999]
 
 
 
 21275>La "Corvette" noir métal remontait le Sunset
 
 Le FBI au cul, caché par mes lunettes
 
 Je laissais dériver mon délire Parano
 
 Pendant que le batteur vrillait ma Stéréo.
 
 
 
 Ne sachant où aller, je traversais Hollywood
 
 Où les stars embaumées se touchent coude à coude
 
 Où l'on ne produit plus que des films de terreur
 
 Comme pour exorciser la tension extérieure.
 
 
 
 L'univers qui craquait et puis celle fissure
 
 Qui un jour après l'autre diminue le futur
 
 Quand la Californie sombrera dans l'azur
 
 Tout ça me laissait froid comme le scorpion, mon frère.
 
 
 
 J'étais fait à l'image du monde qui m'a créé
 
 De plus en plus cynique, de plus en plus glacé
 
 J'enjambais des cadavres depuis quelques années
 
 Je ne avals rien de bon et rien de spontané.
 
 
 
 Huit jours que je vivais dormant dans les parkings
 
 Cinéma permanent, liberté en leasing.
 
 Erreur d'appréciation laissant sur la vitrine
 
 Le sang du directeur sécher sur le standing.
 
 
 
 Je me voyais très lucide couper au machine-gun
 
 Cinq voitures de police hurlant au maximum
 
 Ou bien, serré à vie, entouré de pédés
 
 A Saint-Quentin-sur-Mer, quartier sécurité.
 
 
 
 Entre Compton et Watts, en pleine guerre des gangs
 
 Survivait un marchand d'armes de Thaïlande
 
 J'arrivais au moment précis, juste un peu tard
 
 Il saignait cinq kilos d'Héro sur le comptoir.
 
 
 
 Une panthère dorée, dans un éclair de strass
 
 M'attira vers le fond, une main dans son sac
 
 Pendant que tout le quartier ratissait la boutique
 
 Des aveugles, des armoires, des Blacks, des Chicanos
 
 Des Junkies de soixante-dix, rien que la peau sur les os
 
 Des maquerelles, des gourous, des mouchards, des pompistes
 
 Des poètes, des marins, des tueurs, des analystes
 
 Des chauffeurs syndiqués, des gardiens de cimetière
 
 Des laveurs de carreaux, des rouleurs de carrure
 
 Des joueurs de go, des ramasseurs d'ordure
 
 Tout ce que la ville produit de sportif et de sain
 
 
 
 Et cet oiseau de nuit m'emporta dans sa jungle
 
 Dangereuse, secrète, du venin sur les ongles. Je l'aimais...
 
 
 
 Petit monstre, petit monstre, pourquoi m'as-tu plaqué ?
 
 Emmenant mon cash, mes deux calibres, mes faux passeports
 
 Les diamants étaient vrais.
 
 Entends ma voix, comme un murmure, je cultive derrière mes murs
 
 Une vengeance qui suppure, je connais la nuit de ta mort.
 
 
 
 Night bird, ma seule histoire d'amour. Night bird, on se reverra un jour.
 
 Petit monstre, petit monstre, pourquoi m'as-tu donné ?
 
 
 
 La nuit, le jour, je pense à toi comme un boxeur juste avant son combat.
 
 T'es partie avec un médium amoureux fou et impuissant
 
 Qui te touchait de temps en temps de ses longs doigts d'aluminium.
 
 
 
 Night bird, ma seule histoire d'amour. Night bird, on se reverra un jour.
 
 
 
 Sanglant rasoir, éclair rasant comme un foulard sur son cou blanc
 
 Tes métaphores sont rectilignes
 
 Sanglant rasoir, tes mots d'amour quand tu les signes
 
 Sont toujours à l'encre de Chine.
 
 Petit monstre, petit monstre, pourquoi m'as-tu aimé ?
 
 
 
 Nous avons vécu tous les vices, petit monstre pourquoi m'as-tu aimé ?
 
 Je t'ai cherchée sans le savoir, je t'ai trouvée sans le vouloir
 
 Le sang est beau lorsque il est frais, je connais la nuit de ta mort.
 
 
 
 Night bird, ma seule histoire d'amour. Night bird, on se reverra un jour.
 
 Petit monstre, petit monstre, petit monstre.
 
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